J'ai écouté sur France Info l’interview d'un psychiatre s'exprimant sur la manière dont il fallait parler aux enfants du drame de Toulouse et ce qu'il pensait de la minute de silence organisée Mardi dernier.
Il était question d'enfants pouvant être heurtés, choqués. Les sentiments de sidération et d'effroi étaient évoqués.
Dans les familles, chez les amis, dans la communauté Juive, dans le quartier, ces mots ont bien sûr une résonance particulière.
Ailleurs c'est moins sûr et j'ai trouvé les propos de ce psy un peu excessifs et loin de la réalité.
Quand j'ai parlé de cette tragédie à mon fils sa première réaction a été : « que trois ? ».
Cela m'a un peu secoué sur le moment mais dans la logique d'un gamin de 8 ans et demi qui lorsqu'il est avec moi suit l'actualité, la Syrie par exemple, la remarque a une certaine pertinence.
J'ai tenté d'expliquer sans beaucoup de succès que l'horreur ne se mesurait pas au nombre de morts. Que l'on se sentait plus touché parce que ces enfants étaient d'une certaine manière plus proches de nous et que ce qui était arrivé à Toulouse aurait pu se passer ici.
Je n'étais ni convaincant ni au fond très convaincu de mes arguments, ayant à l'esprit quelques images insoutenables d'enfants massacrés en Syrie.
Sa question suivante je m'y attendais un peu.
« Pourquoi y'a pas de minute de silence pour les enfants qui sont tués en Syrie ? »
C'est vrai ça, pourquoi ? Si l'horreur ne se mesure pas aux nombre de morts elle ne se mesure pas plus aux nombre de kilomètres qui nous sépare des tragédies.
On a finalement décrété que si une minute de silence tous les jours pour tous les enfants qui meurent chaque jour dans les guerres était trop contraignant on pourrait au moins le faire une fois par semaine.
J'ai discuté avec la directrice à propos de la minute de silence organisée Mardi dans l'école de mon fils. Ceux de son âge n'ont dans l'ensemble pas compris grand chose à cet hommage. Quand aux plus grands il a fallu en sortir quelques uns des rangs parce qu'ils faisaient les cons et se bidonnaient. On était à priori assez loin de la sidération ...