Je n’ai plus de connexion Internet à la maison depuis quelques jours, ceci expliquant ma présence moins assidue au blog.
A la fois c’est contrariant et en même temps l’expérience est intéressante car je mesure la place qu’à pris Internet dans ma vie et le constat n’est pas très positif.
J’ai repensé à ces gens qui disent ne plus pouvoir vivre sans leur GPS quand ils se déplacent en voiture.
Et une carte banane ça sert à quoi ?
Ce n’est pas l’outil et les multiples avantages qu’il peut procurer dans certaines situations que je critique mais l’usage déresponsabilisant qu’en font certains. Je me dis toujours qu’à ce train là on finira par ne plus savoir manger à la petite cuillère tout seul sans qu’une voix suave doive nous indiquer à l’oreille ou se trouve notre bouche.
Je me rends compte avoir la même position de dépendance vis-à-vis d’Internet.
L’exemple le plus idiot de la semaine ?
Comment faire pour trouver la définition d’un mot quand on a plus Wikipédia en bout de souris ?
Eh bien on utilise un … dictionnaire. Incroyable non ?
C’est ainsi qu’il y a quelques jours je m’en suis allé sortir ce bon Robert de sa retraite poussiéreuse. Certes un peu fâché le pavé de mes infidélités mais pas peu fier quand même de faire pour l’occasion la nique aux TIC et de pouvoir se gausser de Wikipédia et de son inconsistante virtualité.
Quelle affaire hein mon Robert !
En vérité il y a beaucoup plus idiot.
C’est de constater que cette coupure au web chez moi affecte ma tenue du blog.
J’ai passé presque toute mes dernières soirées à écrire. Des trucs et des machins. Mais rien pour le blog.
Quoi le blog, quel blog, pas de blog ici, pas d’internet pas de blog …
Je vous avais prévenu c’est très idiot.
Mais je vais me soigner de cette idée et profiter de la mésaventure pour repenser ce que la proximité et la disponibilité immédiate et illimitée d’Internet m’apporte réellement.
Comme pour le GPS je ne remets pas en question tous les avantages et les facilités que peuvent apporter le web.
Tous ces outils sont fantastiques et je reste par exemple tout autant fasciné et émerveillé qu’au premier jour quand en cliquant sur le bouton envoyé l’image ou le texte que j’expédie est presque instantanément déjà parvenu à ses destinataires à l’autre bout du pays. Si c’était au bout du monde ce serait pareil.
Seulement moi je ne suis qu’un pauvre humain pas beaucoup plus évolué que mes ancêtres d’il y a quelques centaines de milliers d’années. Toutes ces technologies, ces facilités, ces progrès, ces avantages, ces espoirs de vie meilleure ça m’étourdis un peu la tête et me fait perdre parfois le sens commun.
Toutes ces merveilles technologiques nous sont livrées sans mode d’emploi et l’espèce humaine n’étant pas spécialement réputée pour son esprit rationnel l’usage qu'elle fait de toutes les belles inventions de ses geotrouvetout n’est pas toujours très pertinent.
Et si maintenant je souhaite poster ce billet il me faut traverser la moitié de la ville et affronter le froid pendant un petit quart d’heure.
Quelle aventure !
Un acte qu’on prend l’habitude d’accomplir sans plus aucune sorte d’effort gagne rapidement en insignifiance. On finit par ne plus faire y attention. Par ne plus même le considérer comme un acte véritable.
L’immédiateté de nos satisfactions fait perdre en temps de réflexion dirait la Palisse.
C’est très bien que nos inventions nous fassent gagner du temps ou de l’effort pour accomplir certains actes. Mais si on n’y substitue pas d’autres contraintes et d’autres limites ils finissent par se noyer, se mélanger, se fondre, se perdre.
Là si je croise quelqu’un et qu’il me demande ce que je vais faire je lui répondrai en grelottant que je m’en vais poster un billet pour mon blog. Peut-être d’ailleurs en profiterais-je en considérant mes doigts violets et endoloris pour me demander pourquoi ça n’aurait pas pu attendre demain après midi.
Un blog qui pour le coup prend une place nouvelle dans ma vie en devenant d’une certaine manière moins virtuel.
L’immédiateté raccourcit le temps, dixit la Palisse encore, mais réduit aussi l’espace en faisant comme un effet de loupe sur nos actes.
Ni temps ni espace pour se poser des questions sur ce qu’on fait.
Triste époque hein madame Germaine !
Bon assez de philo à l’eau mon Paulo et allons nous peler les grelots en roulant à vélo pour porter nos mots jusqu’au point de connexion le plus proche situé au-delà des ponts …